Bratislava

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Bratislava
La Grand'Place de la ville, qui constitue la partie historique de Bratislava.
La Grand'Place de la ville, qui constitue la partie historique de Bratislava.
Administration
Nom local (sk) Bratislava
Statut Ville
Pays Slovaquie Slovaquie
Région Région de Bratislava
Maire Matúš Vallo (depuis 2018)
Site Web (sk) https://www.bratislava.sk/
Démographie
Population 440 787 hab. (en 2023)
Gentilé Bratislavien, Bratislavienne
Tourisme
Site(s) touristique(s) Château de Bratislava
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48°08′41″N 17°06′46″E / 48.14472, 17.11278

Bratislava, connue aussi historiquement sous le nom de Presbourg (nom francisé de Požun), est la capitale de la Slovaquie. Avec une population de près de 440 000 habitants en 20231, c'est la plus grande ville du pays.

Bratislava est le siège des institutions politiques de la Slovaquie, étant le siège de la présidence, du Parlement et du gouvernement slovaques. Elle est également le principal centre industriel du pays, réputé pour l'exploitation pétrochimique (Slovnaft) et automobile (Volkswagen)2. De par sa position intermédiaire au cœur de l'Europe centrale, elle est un important lieu d'affaires et d'échanges commerciaux3.

Bordant les rives du Danube, au sud-ouest de la Slovaquie, elle est située à environ 65 km de Vienne, à 200 km de Budapest et à 321 km de Prague.

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

Peuplée depuis le Néolithique, Bratislava est peuplée par les Celtes vers le IIe siècle av. J.-C., qui en font un centre militaire. Son commerce est alors centré sur la frappe de pièces de monnaie4. Au Ier siècle, la ville est conquise par les Romains qui l'appellent Limes Romanum, et l'amènage en une place fortifiée. L'industrie du vin se développe et Bratislava devient un lieu réputé de la viticulture, ses marchandises s'exportant dans plusieurs pays européens comme l'Espagne et la France5. La ville est fondée dans la première moitié du Ve siècle sous le nom d'Oppidum6, ce qui en fait l'une des capitales les plus jeunes d'Europe4. Les Slaves conquirent ensuite le territoire vers le VIIIe siècle et y amènent le catholicisme. C'est à cette période que l'actuel nom de la ville est daté, avec ses premières utilisations par des nationalistes slovaques7. La région est conquise à son tour par les Hongrois à la fin du Xe siècle, qui la transforme en un lieu d'échanges commerciaux. Son emplacement stratégique causa de nombreuses batailles amenant à un grand niveau de destructions5. Elle acquit cependant une certaine autonomie, possédant sa propre administration municipale7. En 1536, Bratislava devient la capitale de la Hongrie suite à la bataille de Mohács qui provoque l'occupation de Buda par les Ottomans, et sert de lieu de couronnement des rois de Hongrie8. Des conflits opposant le pays aux Ottomans touchèrent la ville aux XVIe et XVIIe siècles, et des révoltes contre l'aristocratie éclatent. Durant le règne de l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche, la ville s'agrandit considérablement et devient la deuxième résidence royale7.

Période moderne[modifier | modifier le wikicode]

Bratislava est marquée par un important développement économique au cours du XIXe siècle, avec l'émergence de l'industrie. Le chemin de fer naît également, assurant sa liaison avec Vienne et Budapest6. Après la chute de l'Autriche-Hongrie, la ville est intégrée à la nouvelle Tchécoslovaquie et renommée en son nom actuel. Elle devient un des centres de population juives du pays, atteignant 12 % de la population de la ville en 19309. Formant la capitale de l'État slovaque collaborationniste pendant la Seconde Guerre mondiale, elle devient une partie de la Tchécoslovaquie communiste après la guerre, puis de la Slovaquie indépendante après la révolution de velours de 1989.

Géographie[modifier | modifier le wikicode]

Bratislava est située au nord-ouest de la Slovaquie, bordant le Danube près des frontières autrichienne et hongroise. Elle est implantée sur un terrain montagneux, dans la région des Petites Carpates.

Son climat est de type continental, avec des étés chauds et secs et des hivers rudes et humides. Les températures sont douces à basse altitude, et les hautes altitudes comportent de nombreuses précipitations. D'intenses courants d'air peuvent faire déborder le Danube10.

Culture[modifier | modifier le wikicode]

Châteaux[modifier | modifier le wikicode]

Château de Bratislava[modifier | modifier le wikicode]

Le château de Bratislava est le monument de la plus emblématique de la ville, représenté sur les pièces de monnaie slovaques. Perché sur une colline en dehors du vieux quartier, il surplombe la ville et s'impose par ses dimensions.

Situé sur un emplacement stratégique déjà exploité par les Celtes, les Romains et les Slaves pendant l'Antiquité, le château a été construit au début du Moyen Âge par les rois hongrois. Il essuie avec succès toutes les attaques : Germains11 aussi bien que Mongols s'y heurtent.

En 1536, après l'invasion de la Hongrie par les Ottomans, la capitale du royaume hongrois est transférée à Bratislava. Le château devient la résidence des rois de Hongrie et le siège du Parlement ; il le restera jusqu'en 1783, où le château de Budapest (à l'époque divisée en deux sections nommées Buda et Pest) le remplacera.

En 1811, le château a totalement brûlé à cause d'un incendie à la suite d'une négligence des soldats italiens et autrichiens qui y résidaient. L'édifice a été reconstruit au XXe siècle après une longue période d'abandon, mais il a perdu tout son mobilier. La restauration de l'édifice a été réalisée dans le strict respect de l'architecture slovaque, caractérisée par des murs décorés de dorures.

L'intérieur du château ne comporte que quelques tableaux et des vestiges archéologiques exposés en sous-sol. Il offre néanmoins une vue panoramique sur tout Bratislava, Vienne et la Hongrie, dont on peut bénéficier après une longue ascension dans une des tours d'angle. Autre point d'intérêt, une copie des joyaux de la couronne hongroise, conservés pendant plusieurs siècles dans le château.

Château de Devin[modifier | modifier le wikicode]

Le château de Devin, lui aussi, s'impose par son apparence massive. Pour le voir, il faut prendre le bus et s'éloigner un peu du centre-ville. Situé à la confluence entre le Danube et la Morava, à la frontière entre l'Autriche et la Slovaquie, cette forteresse en ruine est perchée sur une falaise haute de 212 mètres.

Les fouilles archéologiques attestent une présence très ancienne sur le site. Au Ier av. J-C, les Celtes y avaient construit un oppidum qui, après la conquête romaine, fut incorporé par les Romains dans le système de fortifications du Limes (frontière de l'Empire). Pendant la période de la Grande Moravie également, le château joua un rôle défensif ; de cette époque, il reste les vestiges d'une église romane primitive (image plus bas).

Il fut renforcé pendant les guerres contre les Ottomans mais ne fut jamais pris. En 1809, les armées de Napoléon Ier le détruisirent à l'artillerie. Il n'en reste que des ruines et des découvertes archéologiques. Pendant l'Empire austro-hongrois, le château protégeait sa frontière occidentale

Églises[modifier | modifier le wikicode]

Cathédrale Saint-Martin de Bratislava[modifier | modifier le wikicode]

Cette cathédrale gothique construite au XVe siècle fut l'église de sacre des rois de Hongrie pendant près de trois siècles. Onze couronnements y furent célébrés, dont celui de la célèbre Marie-Thérèse d'Autriche.

L'intérieur de l'église est divisé en trois nefs décorées de statues : saint Martin, à qui est dédiée l'église, est représenté en train de déchirer son manteau à l'aide d'un sabre pour en donner une partie à un mendiant dévêtu. Comme l'église est édifiée sur un ancien cimetière, on peut voir à travers une vitre au sol la dépouille d'anciens dignitaires de l'église.

La tour qui s'élève sur 85 mètres est surmontée d'une sorte de clocher à bulbe vert teinté de dorures. Il est surmonté d'une réplique de la couronne de saint-Étienne, symbole de la monarchie hongroise, forgée en or.

Église bleue[modifier | modifier le wikicode]

L'église bleue, de son vrai nom « église Sainte-Élisabeth », est toute jeune par rapport à la cathédrale : elle fut construite au début du XXe siècle par Ödön Lechner (wp). Cette église a la particularité d'être entièrement revêtue de bleu, à l'extérieur comme à l'intérieur.

S'inscrivant dans le style hongrois de l'art nouveau, cette église de forme ovale dédiée à Élisabeth de Hongrie est flanquée d'un clocher cylindrique haut de 36 m, lui aussi de couleur bleue, se terminant par un dôme surmonté d'une croix de Lorraine.

Autres églises[modifier | modifier le wikicode]

En Slovaquie, 70% de la population est catholique : ce fort ancrage religieux se ressent dans la ville, peuplée de nombreuses églises et universités de théologie. De nombreux ordres religieux chrétiens, comme les jésuites, les franciscains, les Hospitaliers, etc..., cohabitent dans des églises souvent voisines.

Palais[modifier | modifier le wikicode]

Hôtel de ville[modifier | modifier le wikicode]

L'ancien hôtel de ville (Stará radnica), réunion de 4 hôtels, est une mosaïque de styles variés. La partie la plus ancienne de ce bâtiment remonte au XIVe siècle. Le monument possède une cour avec des arcades de la Renaissance, une entrée de style gothique. L'édifice est flanqué d'une tour horloge construite en 1370 d'où, après une longue ascension, on dispose d'une vue panoramique sur toute la ville.

Point de repère de la ville, sur la place principale (Hlavné Námestie), le bâtiment a servi de mairie du XVe au XIXe siècle : pendant cette période, il a également occupé les fonctions de prison, d'atelier monétaire, de boutiques ou de salle des fêtes. En 1868, il est devenu le musée de la ville de Bratislava : il expose aujourd'hui des objets sur l'histoire de la capitale et les instruments de torture.

Palais Grassalkovich[modifier | modifier le wikicode]

Le palais Grassalkovich est un palais baroque tardif, terminé en 1760. Sur une des façades, on peut voir un tableau représentant Joseph Haydn (compositeur autrichien) qui y donnait des concerts. Dans le jardin à la française du palais, s'élève une statue du compositeur allemand Jean-Népomucène Hummel. Entre 1939 et 1945, le palais fut le siège du président de la République.

Palais de Mirbach[modifier | modifier le wikicode]

Le palais Mirbach est un palais de style rococo, construit entre 1768 et 1770. Commandé par un riche commerçant de bière, Michel Spech, il fut érigé par un architecte viennois en s'inspirant de l'architecture de sa ville. Son dernier propriétaire, le comte Émile de Mirbach, céda dans son testament l'édifice à la ville de Bratislava à condition qu'y soit installée une galerie d'art portant son nom.

De nos jours, le premier étage est consacré à l'exposition de tableaux historiques. Dans les premières salles, les tableaux sont assemblés de sorte à former une sorte de puzzle, à l'instar de la salle des tableaux du palais Catherine, lui aussi de style rococo. Les salles suivantes exposent des tableaux de grand format. Le second étage comporte une galerie d'art moderne, avec des tableaux très conceptuels, comme un cadre totalement banc.

Palais primatial[modifier | modifier le wikicode]

Le palais primatial est un palais de style néoclassique, construit entre 1777 et 1781. Commandé par l'évêque d'Esztergom pour devenir le siège de l'évêché, il fut érigé par un architecte autrichien de la cour viennoise du nom de Melchior Hefele (1716-179). Cependant, ce palais épiscopal ne fut pas longtemps en fonction : moins d'un demi-siècle, le siège de l'évêché retourne à Esztergom. Le palais reste à l'abandon jusqu'au début du XIXe siècle, où il est utilisé à des fins officielles : ainsi, en 1805, c'est dans une de ses salles que Napoléon Ier signe le traité de Presbourg. Les lieux deviennent ensuite le siège de la mairie, fonction qu'ils occupent encore de nos jours.

Une partie du palais de Bratislava est aujourd'hui ouverte au public. Pendant la visite, on peut admirer les tapisseries qui parent les murs des salles, le mobilier raffiné, les poêles monumentaux, installés dans chaque pièce et reliés entre-eux par un système dans tout le bâtiment, ou encore la chapelle avec sa grande fresque au plafond. L'extérieur comprend une façade néoclassique avec un fronton et des statues, ainsi que la cour intérieure avec une sculpture de saint Georges terrassant le dragon.

Statues[modifier | modifier le wikicode]

Pour tenter d'enlever à Bratislava son image austère héritée de l'ère communiste, de nombreuses statues comiques ont été installées dans la vieille ville. Elles ont connu une popularité inattendue auprès des touristes qui se pressent pour les photographier.

Apparue en 1997, la plus connue est sûrement Cumil, un égoutier fatigué par sa journée de travail dans les profondeurs de la ville qui s'adosse au sol. En principe, il se repose avant de revenir à sa besogne, mais les mauvaises langues prétendent qu'il est en fait là pour regarder sous les jupes des filles...

Avec la paparazzi ou l'alchimiste, une autre statue très célèbre représente Schone Naci, un homme pauvre et simplet qui déambulait dans les rues de Bratislava en saluant les passants avec courtoisie, en ôtant son couvre-chef.

Enfin, le français est une statue adossée à un banc sur la place principale (Hlavne Namestie). Il ressemble à Napoléon Ier lui-même, avec son chapeau caractéristique d'empereur. Le soldat cherche d'ailleurs du regard un boulet des guerres napoléoniennes fiché dans la tour de l'hôtel de ville.

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Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

  1. (en) Bratislava Population 2024 (worldpopulationreview.com)
  2. BRATISLAVA, anc. PRESBOURG - Encyclopædia Universalis
  3. Guide de voyage Bratislava et les petites Carpates - Vacances à Bratislava et les petites Carpates (1map.com)
  4. 4,0 et 4,1 (en) History of Bratislava | bratislava-city.sk
  5. 5,0 et 5,1 (en) HISTORY OF BRATISLAVA - Bratislava Travels
  6. 6,0 et 6,1 L’Histoire de Bratislava | BratislavaGuide.com
  7. 7,0 7,1 et 7,2 (en) History of Bratislava - Bratislava.info
  8. (en) Culture and History | About City | Visit Bratislava
  9. (en) Bratislava | Encyclopedia.com
  10. (en) Bratislava Geography - Information, climate and weather in Bratislava
  11. Lors d'une attaque en 1052, la légende veut qu'un soldat hongrois ait réussi à couler les bateaux des assaillants, en allant percer leur coque à la nage.

Liens internes[modifier | modifier le wikicode]

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