Au Bonheur des Dames

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Au Bonheur des Dames
Couverture du roman Au Bonheur des Dames.
Couverture du roman Au Bonheur des Dames.
Titre Au Bonheur des Dames
Auteur Émile Zola
Date de sortie 1883
Langue Français
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Au Bonheur des Dames est un roman d'Émile Zola paru en 1883.

Portrait de Zola par Manet de 1868.

L'œuvre présente le personnage de Denise Baudu qui à la suite de la mort de ses parents décide de s'installer à Paris avec ses deux frères, Pépé et Jean. Arrivant du petit village de Valognes, Denise découvre l'univers urbain et la modernité qui le caractérise. Grandement surpris par ce nouveau paysage, les personnages sont vite "perdus au milieu du vaste Paris". Denise est immédiatement captivée par le grand magasin d'Octave Mouret, qui se nomme "Au bonheur des dames" (le personnage de Mouret rattache le livre au cycle des Rougon-Macquart puisqu'il s'agit du petit neveu du Pierre Rougon de La Fortune des Rougon). À la fois intriguée et pleine d'admiration devant cette "maison énorme", Denise devient entièrement absorbée par celle-ci. "Cédant à la séduction", elle tombe sous l'emprise du magasin comme si elle était attirée irrésistiblement.

Le portrait physique et moral de Denise Baudu[modifier | modifier le wikicode]

À son arrivée dans la capitale, Denise est une jeune fille d'une beauté incroyable, mais triste, chétive, timide et naïve. À travers l'œuvre, elle va véritablement s'affirmer et se faire remarquer pour sa beauté. Lors de sa rencontre avec Octave au parc des tuileries, Mouret est agréablement surpris de sa transformation : "Là voilà qui devenait femme", "avec ses beaux cheveux" auparavant critiqués. À son retour au magasin après son renvoi, Mouret "remarque son insignifiance chétive d'autrefois devenait un charme d'une discrétion pénétrante". Par ailleurs, cette évolution physique s'accompagne d'une évolution morale. Issue d'un milieu modeste, Denise affirme l'évolution du commerce et la modernité. De ce fait, elle affirme sa position dans la rivalité des deux commerces :"Elle était pour les grands magasins dans la bataille livrée entre ceux-ci et le petit commerce". À travers ses avancés professionnelles, elle gagne de l'autorité, qui paraît toujours naturelle et du caractère en refusant l'invitation à dîner de Mouret. Après avoir été promue au rang de seconde à la confection par Mouret, Denise demeure fidèle à elle-même : très modeste, humble et douce. Par sa volonté d'être et de rester elle-même, elle se distingue de tous les autres employés du magasin.

Le couple de Denise-Octave[modifier | modifier le wikicode]

Ne considérant les femmes que comme un moyen de s'enrichir, Mouret tombe cependant sous le charme de Denise, l'une de ses employés qui va peu à peu lui faire gagner de l'humanité, en le changeant en "brave homme". En soumettant ses idées à Mouret (créer un corps de musique, salle de jeux pour les employés, création d'une bibliothèque, cours le soir), Denise va améliorer le sort des employés et leurs conditions de travail, qu'elle a connus quand elle était vendeuse, et ainsi montrer que cela ne met pas en danger la rentabilité de l'entreprise, bien au contraire. À la fin du roman, le couple idéal et dynamique formé par Denise et Mouret représente l'audace, la fantaisie, l'innovation et le capitalisme triomphant. Grâce à leur amour, le magasin se met à fonctionner au service des hommes et de l'ordre social. Le travail produit une énergie dont les bénéfices servent à améliorer la condition des employés, ceux ci étant alors plus dynamiques dans leur travail. L'investissement énergétique et la rentabilité sont parfaitement équilibrés. "La machine" travaille désormais à l'épanouissement de la vie.

Le message de Zola à travers le personnage de Denise[modifier | modifier le wikicode]

Découvrant la modernité de Paris, Denise se fait l'observatrice de cette société nouvelle emportée par le mouvement de profonde mutation généré par les progrès de l’industrialisation. Denise Baudu fait le lien entre les petits commerçants et le grand négoce. On pourrait ainsi faire du personnage de Denise la messagère de Zola dans la mesure où un discours social lui est attribué sur la réflexion du progrès avec ses dangers, ses limites et son influence sur l'individu.

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